Flamme olympique: belle image de la démocratie

le 26/4/2008

Flamme olympique: le Japon a donné "une belle image de la démocratie" pour RSF

Le secrétaire général de Reporters sans Frontières (RSF), Robert Ménard, a estimé samedi que le Japon avait donné "une belle image de la démocratie" en autorisant les manifestations lors du passage de la flamme olympique à Nagano (centre).

"C'est un vrai succès", a-t-il déclaré à l'AFP à l'issue du relais dans la ville montagneuse qui avait accueilli les Jeux Olympiques d'hiver en 1998.
M. Ménard, 55 ans, était venu à Nagano pour réclamer le respect des droits de l'homme en Chine, comme il l'a fait en Grèce, à Paris et à San Francisco notamment.

"Les Japonais ont réussi mieux qu'aucune autre démocratie", a-t-il dit. "Les policiers (japonais) ont laissé les gens manifester, sans toucher aux drapeaux", a-t-il ajouté, en rappelant qu'à Paris, la police avait interdit les drapeaux tibétains. "Ici, j'ai vu des Chinois avec leur drapeau rouge à côté de manifestants brandissant des drapeaux tibétains, et tout ça dans une ambiance bon enfant", a-t-il témoigné.

A propos des incidents entre Chinois et nationalistes japonais qui ont fait quatre blessés légers, M. Ménard a jugé qu'il ne fallait pas y accorder trop d'importance.

"Ce serait un contresens que de ne retenir que cette image, car les nationalistes japonais sont des xénophobes insupportables", a-t-il commenté.

"Je me réjouis plutôt de penser que les jeunes Chinois ont vu ce que c'était qu'une démocratie à l'oeuvre, où on peut s'exprimer sans violence. J'espère que cela leur aura donné le goût de la démocratie, de manifester", a-t-il poursuivi.

M. Ménard, qui a été étroitement surveillé par la sécurité japonaise, a pu toutefois librement déployer sa bannière aux 5 anneaux olympiques remplacés par des menottes, un logo devenu le symbole de l'opposition aux JO de Pékin.

"La police m'a même protégé lorsqu'un manifestant chinois est devenu un peu trop vindicatif", a-t-il dit.

Le secrétaire général de RSF va faire parvenir au Premier ministre japonais Yasuo Fukuda une liste de 10 prisonniers politiques chinois en lui demandant d'évoquer leur cas lors de la visite au Japon du président chinois Hu Jintao début mai.

"Avec le succès d'aujourd'hui, le Premier ministre a une vraie carte à jouer face au président chinois. S'il veut la jouer, bien sûr...", a estimé M. Ménard.

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